Cet homme a permis aux femmes de prendre le départ d’une course aux côtés des hommes !

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Written By Meva Tiana

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Jean-Claude Moulin, le fondateur du semi-marathon de Marvejols-Mende, qui s’est déroulé dimanche dernier, 24 juillet dans la Loire, a autorisé les femmes à prendre le départ d’une course aux côtés des hommes, quitte à froisser la Fédération française d’athlétisme. Un anticonformiste tenace au service de son sport et de l’égalité des sexes.

La course a commencé, avec les coureurs aux couleurs de leur équipe, qui ont tous reçu un casque de mousquetaire (jaune ou rouge) à visser sur le dessus de leur tête et un T-shirt pour courir. Pas de doute, Jean-Claude Moulin est toujours l’homme de la situation. Le Lozérien a 71 ans et peaufine l’organisation du semi-marathon de Marvejols-Mende, qu’il a créé en 1973 et qui se déroulera ce dimanche avec 1 600 coureurs.

La Chasse Métrôme de Metz à Paris court sur 22 kilomètres de Metz à la capitale, en passant par de magnifiques bois et fermes. Cette course est légendaire par sa difficulté et son spectacle. Mais c’est surtout un symbole : la compétition est la première du genre ouverte à tous…

Il n’y a pas eu de débat pour savoir si les femmes devaient participer ou non. Nous voulions que tout le monde participe. Jean-Claude Moulin, lui, vibre encore d’enthousiasme. Lorsqu’il évoque le passé, le grand-père est toujours le jeune militant tenace qu’il était au début des années 1970, derrière ses petits yeux fatigués mais pétillants.

À l’époque, il était interdit aux femmes de concourir aux côtés des hommes sur la ligne de départ et elles n’étaient autorisées à participer qu’aux courses de courte distance, aux épreuves de cross-country et aux épreuves d’athlétisme.

Le créateur de l’événement lozérien sourit légèrement. “Il nous était interdit d’interdire aux femmes de concourir, explique-t-il.

La Fédération d’athlétisme n’avait aucune raison d’empêcher les dames de participer. Ils ont blâmé la coutume pour cela”, dit le Père Moulin, qui se tient à proximité et écoute attentivement. Les concurrents masculins ne peuvent pas courir des distances plus longues que les coureuses, mais ils peuvent se joindre à elles dans les courses organisées par le Père Moulin à partir de 10 kilomètres et jusqu’à 40 kilomètres. Le Marvejols-Mende devient un lieu de nouvelles libertés.

Pourtant, l’organisation du semi-marathon va à l’encontre de toutes les normes. “Je n’allais pas céder à ce que j’avais toujours été” Il a une posture à la fois assurée et modeste, les bras croisés et le regard déterminé. Après avoir ajusté sa casquette, il murmure : ” Ce n’était pas pour moi. C’était pour le sport.”

Créateur d’une nouvelle voie

“Cela s’est passé comme sur des roulettes pendant les deux premières années, explique-t-il d’un ton calme. Les dirigeants de l’époque sont venus essayer d’empêcher les femmes de concourir à partir de la troisième édition.” Ils ont tenté d’arrêter la course avec des automobiles, se souvient-il.

Jean-Claude Moulin devient rapidement un dissident et un parasite pour la Fédération. Les autorités tentent de l’empêcher d’atteindre son but. Le jeune de l’époque, plein d’énergie et de ténacité, refuse de se soumettre. Il est alors condamné à une amende, puis à une suspension. Son permis de conduire lui est même retiré. La moustache du Lozérien est marquée à vie par les radiations.

Le jeune Moulin est rapidement et massivement soutenu par les coureurs et les organisateurs du monde entier. Un vent de rébellion et de liberté souffle sur l’industrie du running. Trois ans plus tard, un changement drastique de mentalité. Finalement, la fédération a accepté de suivre le mouvement. Des délégués s’envolent pour voir comment la course est gérée. Ironiquement, ils ont contacté le Père Moulin pour tenter d’établir des comités.

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